" Héritiers "... ou déshérités ? !

2000.
 

Le "Pouvoir" (totalitaire), lorsqu’il se dit "libéral", il faut entendre par là qu’il va rogner les libertés ; lorsqu’il se dit "socialiste", c’est qu’il amorce une régression sociale ; lorsqu’il "nationalise", c’est pour livrer plus sûrement le patrimoine national à l’étranger (et lorsque ça n’a pas suffit, il "privatise"...) ; lorsqu’il "démocratise", c’est pour restreindre encore le nombre des privilégiés,...

On n’aurait que l’embarras du choix des exemples et des vocables sous lesquels est utilisé le "mensonge officiel"...

C’est pourquoi lorsque des mercenaires mettent en circulation le qualificatif d’"héritiers", et avec le patronage du "Tout- Etat", pour désigner au sens large la jeunesse ou, du moins, une partie de celle-ci qui n’aurait eu que "la peine de naître", et n’aurait plus qu’à dilapider le patrimoine amasse par les générations précédentes en se laissant vivre. Surtout quand ce même "pouvoir" n’est pas parvenu à dérober tout à fait qu’il y a plus d’un million et demi de chômeurs de moins de 25 ans et que le suicide est la seconde cause de mortalité de ces mêmes jeunes, après la "route" (sans parler, pour l’instant, de quelques autres faits assez connus sur lesquels ont reviendra...)

Mais, lorsque ces mêmes mercenaires sont, de surcroît, des "rentiers" de mai 68, il convient de redoubler de vigilance. Si la jeunesse, alors, a été, en effet, dupée sur toute la ligne et frustrée d’une victoire dont elle n’était pas capable d’apercevoir la proximité, n’est-ce pas parce qu’elle était, déjà (ou encore) sans défense contre les mensonges des manipulateurs dont les sornettes des "parlementeurs" en chambre ou en amphithéâtre ne firent que le relais ?

Et parmi les mensonges meurtriers, la troisième guerre mondiale (qu’ils avaient pour tâche d’acclimater dans les esprits) exprime à lui seul tout le venin !...

Diviser pour régner, toujours... C’est de bonne guerre.

Mais, justement, puisque guerre il y a et guerre à la jeunesse, qui finira bien par s’en apercevoir (et puisqu’on lui conseille de faire plutôt l’"amour", pour qu’elle s’en avise le plus tard possible et reçoive le plus longtemps possible les coups sans les rendre...), le devoir de la "Sociologie" n’est-il pas de favoriser cette prise de conscience, dont un essor nouveau de l’Existence sociale peut dépendre ?

Or, si le mercenaire doit travestir la réalité pour donner à la jeunesse la fausse conscience à la faveur de laquelle la ploutocratie démagogique la neutralise, en attendant de l’immoler, une nouvelle fois, il suffit, au contraire, comme on va le voir, de l’observer scrupuleusement, de l’analyser sans parti pris pour que les faits désignent d’eux-mêmes le commun dénominateur permettant aux jeunes de se situer et de se rallier.

Sans doute n’y a-t-il aucune chance pour que le "Tout-Etat" (ses médias, ses CRS et ses chiens, y compris de garde), mette au service de la vérité le même soin qu’il prend quotidiennement de "propagander" le mensonge mercenaire...

Mais n’est-ce pas un excellent signe d’encouragement ?

I. L’héritage matériel

Ce ne peut être un hasard si la question qui domine la vie sociale depuis plus d’un siècle est celle de l’appropriation privée ou collective des biens de production, sinon de consommation : individualisme et socialisme (qui n’est que de 1’ "individualisme logique et complet") qui s’y affrontent procèdent-ils d’une autre source que de l’égal refus de reconnaître le véritable propriétaire légitime de ces biens que les contemporains voudraient exclusivement se réserver : la génération à venir ?

Et, non plus que la moitié du 18° siècle, où l’"anarchie " entre dans les esprits et les mœurs avant les faits, se signale par le record des abandons d’enfants.

Car le refus de l’avenir, la révolte des vivants contre les vivants à venir semble être décidément la constante et la ligne directrice de cette phase de la "civilisation".

Le malthusianisme : il devait suffire à attester la tendance à refuser au "prochain" la vie qu’on a soit même reçue sous prétexte qu’il n’y a pas de place pour lui. Argument qui sert de camouflage ("priorité à la qualité sur la quantité !) à ce qui n’est pourtant que la revendication brutale du "droit du premier occupant", dénué de toute légitimité, est-il besoin de le souligner ?

Pourquoi serait-il plus "normal", plus naturel ("nature" vient justement de " naissance "...), plus juste, comme ils le disent, de limiter le nombre de vivants par un bout plus que par un autre ("ou le 3ème et 4ème âge, en attendant mieux !)

Le chômage : Si l’on procréait, par l’effet d’un sens nouveau de la "responsabilité" ( !) que la progéniture à qui l’on est sûr de garantir une vie décente, on n’aurait donc bien mal pris ses mesures puisque, si clairsemée qu’elle soit à passer entre les mailles de la contraception et de l’avortement, on n’arrive même pas encore à lui offrir un emploi ! N’en tire-t-on pas, d’ailleurs, argument en faveur d’une moindre reproduction encore ?

Alors que la cause, évidente, est laissée dans l’ombre l’épargne insuffisante des générations passées qui ont préféré soit placer l’argent à fonds perdus à l’étranger (comme pour financer, par exemple, la guerre russo-japonaise) soit, après avoir été échaudés par l’inflation, le consommer sous forme de retraites anticipées, de réductions catégorielles de tarifs (carte vermeil), de faveurs démagogiques diverses - ne jamais oublier que la "démocratie" est essentiellement "gérontocratie"-, plutôt que de l’investir dans la croissance nationale, et d’abord la croissance démographique.

L’aliénation du sol : mais le refus du "prochain", du semblable, autrement dit d’"autrui", n’a-t-il pas conduit, depuis plus d’un siècle, les "vivants" à préférer importer de la main d’œuvre étrangère plutôt que de se reproduire ? Avec, ici, la même tentative de camouflage sentimental : ces "immigrés" ne sont-ils pas des "hommes" comme les autres ? Les pays "développés’, n’ont-ils pas des devoirs envers les pays pauvres ? etc... Alors que la motivation réelle (même si sa courte vue étonne mais n’est-ce pas le sort de tous ceux qui se promettent : "après moi le déluge"... ?) était d’avoir affaire à des esclaves ou, au moins, à des "métèques" plutôt qu’à d’"autres soi-même", à des égaux ?

Sur cette même terre où les bons apôtres craignent de ne pas pouvoir assurer l’élevage de plus de deux à la rigueur trois entants par famille, on voit pulluler des familles étrangères deux ou trois fois plus nombreuses, et dont la croissance est, d’ailleurs, financée avec ces mêmes fonds qu’on à détournés de leur seul emploi légitime.

Car si ces prétendus "héritiers" (on voit déjà mieux, maintenant, où tend la malhonnête bourde...) sont aussi évidemment déshérités, c’est que leurs tuteurs naturels, ceux qui n’avaient reçu le patrimoine que pour le leur transmettre non seulement intact mais accru, dilapident tout simplement leur héritage ?

II. Héritage spirituel

Mais l’aliénation du sol n’est pas la pire, même si elle est la plus radicale. A ces jeunes à qui l’on marchande l’existence aussi bien que ses moyens, on refuse l’identité, la conscience de soi et donc la possibilité d’autonomie que leurs devanciers devaient, Si peut qu’ils en aient tiré parti, et si mal que, surtout depuis deux siècles, l’héritage leur ait été, à eux aussi, transmis, à une culture, à un savoir et à une langue millénaire.

Culture : ici comme ailleurs il fait d’abord dissiper le rideau de fumée derrière lequel se camoufle l’ethno-génocide démo-libéral. Car on n’a jamais tant parlé de culture, et même de culture propre aux jeunes. N’est-ce pas, pourtant, un signe qui ne trompe pas de voir la culture devenir une affaire d’"Etat"..., c’est-à-dire la contrainte temporelle prendre le relais de ce qui fût toujours et ne peut être que le lieu de la spontanéité et de la créativité libre ?

Et il le faut bien pourtant puisque, justement, il s’agit désormais, sous couleur de culture ou de "sous-culture", de déculturer, de déraciner, d’aliéner, comme il se voit aisément aux modes, qu’elles soient vestimentaires, alimentaires ou musicales, uniformément lancées depuis la base de l’impérialisme mondialiste ploutocratique.

Tandis que tout ce qui risquerait de rappeler le souvenir des grandeurs passées (1’image aussi bien que le monument, après les us et les coutumes) est systématiquement occulté et, si possible, détruit.

Savoir : il ne faut pas chercher ailleurs la raison de la mise en accusation du "savoir" dénoncé comme instrument du "pouvoir", donc d’oppression (comme si ce n’était pas, justement, une raison d’en savoir davantage...). Et principalement du savoir portant sur l’existence sociale, c’est-à-dire de l’histoire contre laquelle l’assaut de ce néant philosophique que fût le soi-disant "structuralisme" trouve sa seule explication. Car on fait ainsi coup double : non seulement les jeunes, cérébralement mutilés, sont incapables de prendre les repères pour évaluer la situation qui leur est faite, mais la transformation en "robots" en est d’autant facilitée : les ordinateurs ne "pensent-ils" pas pour eux ?

Et quel triomphe pour la ploutocratie que de voir la jeunesse s’intéresser et s’affairer exclusivement à "programmer" la mécanisation absolue de son existence dans l’ergastule cosmopolite !

Et encore en se battant avec acharnement pour figurer par les "gagneurs".. (au nom du refus de la "sélection", sans doute...)

Langue : là encore les hypocrites lamentations "officielles" et les faux-semblants d’initiatives pour "défendre le français" ne peuvent tromper mais, au contraire, alerter sur la réalité du programme d’aliénation délibérément mis en œuvre et largement réalisé déjà.

Car la langue ce ne sont pas que des mots, dont la provenance importe finalement peu, tant qu’on est capables de les assimiler, c’est une attitude d’ensemble, pour ne pas dire déjà d’un système, comme une première "science" par laquelle un peuple prend conscience de lui-même face aux autres comme au monde.

Ce n’est donc pas en "perdant ses mots" qu’un peuple perd sa langue mais en perdant son être, et lorsqu’il cesse d’avoir son espérance propre.

Aussi bien est-ce par ces deux bouts que, toujours, évidemment, sous couleur de "démocratisation", on a entrepris de déshériter les jeunes français de leur langue en les rendant incapables de remonter à ses sources (qui sont aussi, comme par hasard, celles de la raison -et de toute raison !) tandis que, concurremment, on minait leur capacité d’autonomie morale et d’affirmation de soi. Et l’infantilisme, l’onirisme, l’automatisme, le grégarisme, l’idiotisme fomentés sur une échelle sans précédent par bande dessinée, cinéma de fiction et d’horreur, jeux électroniques, etc... sans préjudice de la drogue, y sont des moyens d’y parvenir autrement efficaces que le "franglais".

III. Héritage génésique

Car c’est à l’existence même de cette jeunesse qu’on en veut pour ne pas dire à son "essence" même) comme Si l’on ne se pardonnait pas de l’avoir laissé vivre... Aussi faut-il, au moins, prendre toutes les précautions pour, qu’abdiquant ce qui fait justement l’essence" du vivant, elle ne se reproduise pas ou, en tout cas (1,our autant, qu’en attendant la robotisation complète, on a encore besoin de manœuvres...) plus authentiquement.

a) le piège de l’hédonisme ici encore le poison est soigneusement enveloppé, et même enrubanné : en échange de l’"amour" on offre aux jeunes le "plaisir", et de la génération on leur laisse le "sexe"..., comptant qu’ils ne s’aviseront pas, ou trop tard, qu’en séparant la sensation de l’action qu’elle ne fût jamais destinée qu’à signaler ils ont lâché la proie pour l’ombre...

Et qu’une fois qu’ils auront oublié qu’amour et désir ne sont que les deux faces d’une même opération, dont le plaisir accompagne le déroulement, ils ne risqueront plus de se soucier de la "continuité" de l’existence sociale, définitivement sacrifiée aux délices présents du "couple" justement illustré par la multiplication des divorces).

b) de l’auto-érotisme à la prétendue "homosexualité"car, bien sur ce n’était qu’un leurre. En perdant la conscience que le désir de se reproduire (et l’amour de l’être à venir dont il est l’anticipation) est le tout de 1’ "amour", réduit à un "jeu" d’organes abusivement abstraits de leur fonctionnement réel, autant qu’existentiel que biologique, les jeunes consentent une diminution d’être et de valeur dont ils éprouvent automatiquement les conséquences (d’ailleurs bien évidemment cherchées par les instigateurs de cette prétendue "libération" - toujours l’antiphrase ! - "sexuelle").

Et l’apparent paradoxe d’un "pansexualisme" aboutissant à l’homosexualité, à quoi les modes "unisex" et la coéducation ne sont pas indifférentes, cesse d’en être un.

Qu’est-ce, en effet, cette pratique essentiellement "ludique" de la sexualité sinon un retour caractérisé à l’infantilisme ? Et comment désigner entier des "partenaires" (terme significatif) de jeu, que seule leur fonction différencie alors que cette fonction est précisément laissée de côté ?

Même si la notion même de sexe - et sa réalité - disparaît dans cette prétendue "homosexualité" (comme si le sexe ne signifiait pas différence ! et cela au moment même où les prétendus "homosexuels" réclament le droit à la "différence" !).

c) de la dévirilisation à la déshumanisation mais c’est sans surprise que l’apothéose, l’idolâtrie du "sexe" abouti à sa négation pure et simple, évidemment programmée dès le départ. La virilité (qui est le bien commun, du reste, des mâles et des femelles) n’a-t-elle pas toujours été, chez les animaux comme chez les hommes, un obstacle à la domestication ?

Qu’on se souvienne de la bonne farce jouée par les cuirassiers prisonniers des prussiens après Sedan... De même des jeunes virils risqueraient de désarçonner le régime inhumain que des adolescents promis non seulement à la stérilité mais à l’impuissance.

Et c’est ainsi que "l’embarquement pour Cythère" atteint au sex-shop.

Des prolétaires sans "proles" (progéniture), voilà donc ce que la ploutocratie démagogique, qui paie des mercenaires pour leur faire croire qu’ils sont des "héritiers", a fait des jeunes !

Et d’autant plus qu’on tente, pour les opposer les uns au autres, de les présenter comme plus favorisés, c’est-à-dire plus à même de consommer les poisons mis sur le marché, qu’il soit du livre, du disque ou du sexe... N’est-ce pas, d’ailleurs, de ces mêmes lieux prétendument favorisés que sont venues les premières réactions négatives de la "société de consommation", et qui ne devaient rien, n’en déplaise à des sociologues de pacotille, à la société ?

Mais c’est l’ensemble de la jeunesse qui doit prendre conscience du tort mortel qui lui est fait non en tant que catégorie, que classe d’âge, ou classe tout court, mais parce que dépositaire, à chaque génération, de l’espérance de l’Humanité.


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