Mouvement pour le droit au logement digne et salubre

Les Enfants de Don Quichotte

Société civile
lundi 8 janvier 2007.
 
A l’initiative de deux frères, Augustin Legrand et Jean-Baptiste Legrand l’association Les Enfants de don Quichotte a vu le jour au cours de l’année 2006 à Paris.

Le fait que les deux hommes, qui sont aussi frères l’un comédien l’autre « intermittent du spectacle » n’est pas étranger à la forte médiatisation du mouvement.

Suite à la mobilisation de personnalités sensibles au problème [1] - et malgré quelques critiques de dirigeants d’associations - le mouvement initié par les EDQ est arrivé à faire entendre la voix des « SDF » [2]. L’impulsion apportée par les deux créateurs de l’association est aujourd’hui visible dans plusieurs villes de France.

Le 3/01/07 Jean-Baptiste Legrand dit à des journalistes : « Le droit au logement opposable, c’est le point d’orgue de notre Charte. Si nous sommes satisfaits aujourd’hui, nous attendons encore quelques mesures concrètes fondamentales ». Et notamment : « l’ouverture des centres 24h/24, 365 jours par an, la possibilité d’y avoir des chambres individuelles, la création de maisons relais et l’application de la nouvelle loi GRL » (garantie des risques locatifs)

Nous avons, je l’espère, tous prit connaissance et signé la Charte issue du campement du canal Saint Martin le 25 décembre 2006, dont les responsables sont Augustin Legrand et Pascal Oumakhlouf ?!

Après quelques semaines voilà la réponse apportée par l’Etat : le « droit au logement opposable »

Tout d’abord une petite question : Pourquoi avoir accolé « opposable » alors que l’intitulé « droit au logement » devrait suffire ?

Afin de venir grossir les procédures et noyer le petit peuple, encore lui, qui ne saura pas effectuer les démarches ? N’est ce pas là encore une affaire de « faux-culs » ? Pour faire durer l’attente. Afin que la fatigue s’installe. Vous souvenez-vous du mouvement « solidarité » qui s’est étiolé dès qu’il est devenu un « impôt » ?

Si une telle mesure est prise en considération et relayée en cascade jusqu’aux localités elle n’aurait pas d’effet visible avant la fin de l’année 2008. Et encore là on est optimistes. Autant dire que le rendez-vous avec deux hivers, mais aussi deux été va faire d’ici là des ravages.

Sur le site (Blog de Frédéric Rolin) d’un spécialiste du droit administratif on peut lire :

<< Ce texte ne crée pas un droit supposé « opposable » au logement. Pourquoi ? Il crée un droit de recours qui est soumis à des conditions telles qu’il est impraticable : il faut d’abord faire une demande auprès d’une commission, qui décide (sans qu’aucun délai ne lui soit imposé) de classer la demande comme « prioritaire » ou non. Si elle décide que la demande n’est pas prioritaire, alors le juge ne peut pas être saisi. Autrement dit, le droit de saisir le juge est conditionné par une décision administrative initiale qui elle n’est contestable que dans les formes du droit commun (cela signifie un nouveau délai et une nouvelle procédure !).>>

Nous le voyons, et même cela est précisé de plus en plus par les mesures d’urgence annoncées actuellement par le chef du gouvernement [3], qu’une fois de plus « la politique politicienne » est utilisée afin de masquer le vrai pouvoir politique qui est tourné non vers le citoyen mais au service de l’économie... mondiale.

Lundi 08/01/2007 selon un porte parole, fin du mouvement !...

« J’espère me tromper, mais je crois que le gouvernement ne fait ça que pour gagner la présidentielle. Qu’est-ce qu’ils vont faire de nous après ? » s’interroge Pablo un SDF.

Non, pour se poser la véritable question, qui placerait enfin l’action au dessus des partis et des clivages il faut tout d’abord reconsidérer le rôle, non pas celui de l’Etat, mais celui de la Société Civile. C’est elle qui prend les initiatives afin de traduire le malaise social et pourvoir à l’aide d’urgence et d’accompagnement de la détresse humaine. A l’exemple des Restos du coeur [4]...

L’Etat, nous le savons, est pris d’assaut par les troupes de mercenaires qui travaillent non pour la Société ni pour la Nation mais pour une carrière, un salaire et aussi pour « une certaine idée du monde » Tout cela sans pour autant qu’ils se sentent obligés de la traduire au « commun des mortels » ; les consommateurs, les producteurs et pour finir les administrés. C’est avec la politique politicienne qui est en quelque sorte un mensonge organisé sur l’ommission, sur le non-dit. Alors quelle confiance avoir dans ce qui est dit ?

L’Etat est pourtant le moyen d’exercer le pouvoir - à l’intérieur d’une constitution - qu’il lui a été donné par mandat, pour agir au nom de la Nation et de ses citoyens.

Mais la structure de l’Etat "moderne" est uniquement ordonnée suivant trois principes : législation, répression et socialisation. Ces principes se sont dotés d’appareils qui sont le « Congrès », la « Justice » et l’« Education Nationale ». Les principes de son pouvoir sont davantage aujourd’hui basés sur de la contrainte systématique.

Nous avons besoin d’un accompagnement collectif dans l’existence sociale. Je parle en priorité ici pour les jeunes générations.

Normalement, et suivant les principes énoncés le rôle de l’Etat devrait être alors celui d’assurer la « formation », la « sécurité » et les « moyens » aux citoyens qui oeuvrent pour la cité et qui l’enrichissent ainsi au bénéfice de tous. Mais est-ce qu’il en est ainsi ?

Non, l’Etat, pour le contraire, est noyauté de toute part.

La dette de l’Etat.

Suite à des accords internationaux qui par le droit au « libre commerce » et au « libre marché » (y compris financier) l’Etat peut être menacé et être obligé de payer des amendes et même se retourner sur ses propres citoyens pour les empêcher d’aller à l’encontre des accords qu’il a signé. L’Etat cède le patrimoine à l’étranger, nationalisé des industries puis les privatisé. Cette technique permet donc de monter des sociétés de taille suffisante pour qu’elles se fassent une place dans la course « mondiale » et multinationale. L’Etat a ainsi financé des moyens industriels, économique et financiers qui sont maintenant autonomes et qui n’ont plus de lien moral avec le pays duquel ils sont sortis et on été nourris !

La dette représente aujourd’hui 4 fois le budget annuel de l’état !

Mais alors une autre question : Qui détient la fabuleuse dette des Etats ?

Pour l’autonomie sociale

Il faut accroître le pouvoir de la Société Civile.

Il faut cesser de demander mais légitimement exiger. Prendre si rien n’est fait dans des délais raisonnables, c’est-à-dire parmi ceux d’une simple vie humaine, qui ne peut plus prétendre vivre autant que l’« espérance de vie » lui donne faussement espoir. Chiffre trompeur qui ne montre pas la réalité du moment mais uniquement l’image d’une situation sanitaire à un moment donné. La dégradation du mode de vie est une constante pour de nombreuses personnes.

Aller au-delà des classifications !

Classifier c’est pratique mais pour qui ? Est-il plus facile pour la compréhension et pour vivre ensemble ? Oui, on aime en effet trouver un boulanger, un épicier et un pharmacien mais on sait qu’ils sont avant tout des hommes (et des femmes).

Sans domicile fixe !? Non, sans domicile du tout ! Il y en aurait à peu près 20 000 selon le gouvernement et 100 000 selon les associations.

Mais il y a des personnes qui vivent dans des appartements ou maisons résidentielles de 400 m² et plus... Ils ont mis beaucoup d’argent pour avoir un lieu à la fois beau, serein et sûr. Il y a une grosse majorité qui vit dans un logement où la surface moyenne est de 60 à 70 m². Et il y a un autre type de population, souvent jeune, qui habite des placards à balais.

Mais nous le savons, un lieu pour vivre dignement est nécessaire. Mais il faut aussi alors que les personnes puissent payer leur loyer, c’est-à-dire alors que ces personnes puissent avoir ou trouver un emploi. Mais nous connaissons les vrais chiffres du chômage. Ils ne sont pas ceux qui nous sont donnés par les « officiels » mais par ceux qui calculent autrement en incorporant dans l’addition tous ceux sortis des chiffres pris en compte habituellement.

Il faut se donner les moyens de réaliser un meilleur avenir, loin des prévarications des « hommes de pouvoir » qui n’en n’on plus aucun lorsqu’il faut passer aux choses sérieuses.

Fonder le mouvement sur les deux libertés essentielles : liberté de communiquer & liberté de circuler

Créer la nouvelle Cité de l’Homme !

Ne croyez pas que c’est là encore une fois de l’idéologie ou une quelconque utopie. Cette cité est nécessaire et le sera de plus en plus et finira par s’installer dans les consciences comme une vision sûre d’un avenir meilleur parce que pour résoudre tous nos conflits et ainsi régler nos problèmes de société.

[1] Jean Rochefort

[2] ou autrement dit les sans domicile fixe

[3] lire ceci

[4] mesure d’urgence qui dure



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