La course à la croissance. Telle a été l’affaire des Etats modernes, de leurs banquiers et de leurs « capitaines d’industrie » depuis la fameuse révolution industrielle du milieu du 18ème siècle. Mais de quelle croissance parle-t-on ? A y voir de plus près on doit même veiller à ne pas cautionner une situation qui tient plus à de la manipulation d’intérêts qu’à de la vraie « création de richesses » ; le monde économico financier a largement profité des deux ou trois révolutions techniques - mécanique, numérique et médicale - mais n’a jamais développé la Nation en échange de la croissance annuelle qu’elle engrangeait pourtant !

Il faut faire une distinction autant qualitative que quantitative du fait de « croissance » [1] et de même pour celui de « développement » [2] :

Si le sens commun a été quelque peu biaisé c’est parce qu’il y a une raison qui est à chercher du côté de la « culture judéo-chrétienne ». Tout le monde a en tête les mots attribués à « Dieu » lors d’un moment critique pour un certain couple nommé Adam et Eve : le « croissez et multipliez » !?

En effet, que l’homme en question soit ou non un Juif ou un Chrétien, partout sur Terre l’homme a cru et s’est multiplié. Le fait est tellement d’importance qu’au cours du siècle des lumières, un certain Malthus [3] a décidé (qu’à part pour lui et certainement pour quelques autres...) il fallait contrôler les naissances et la croissance humaine.

Il s’agit bien sûr de contrôler la vie par un bout plutôt que par l’autre. Par le bout qui la régénère. La légitimation d’un acte contre nature, tuer le jeune au profit du vieux.

L’avortement devient donc une « alternative » acceptable et l’euthanasie un passage obligé, lorsque l’humanité serait dépassée par sa « croissance ». Une certaine filmographie de science fiction montre des mondes surpeuplés qui n’ont d’autre choix que de devenir anthropophages [4].

Nous allons tâcher de donner une représentation de ces deux mots afin de mettre un terme à leur divagation et à leur délire :

Lorsqu’une personne sème une graine dans la terre - qui possède de manière intrinsèque le potentiel de se régénérer -, que celle-ci se développe pour devenir une plante, elle part de la germination qui est le premier stade de sa croissance pour entrer dans une succession de phases que l’on peut comprendre par développement. C’est aussi une naissance. Le développement, comme son nom l’indique, veut dire que c’est un acte de déplier ce qui est en son sein.

En général et pour des raisons pratiques l’homme n’utilise qu’une fraction de ce temps dans le processus naturel de régénérescence : « développement - croissance - développement ». Car l’un est automatiquement impliqué dans l’autre dans une succession d’étapes. La graine est elle-même issue d’une croissance et qui permet la régénérescence, le maintient et le développement de la plante.

Ainsi, par exemple, un crâne qui croît, qui grandit, ne signifie pas automatiquement qu’il détient en son sein un cerveau développé. Il y a ce que l’on peut constater et d’autres phénomènes qui ne sont découverts qu’à la lumière d’une critique qui ne souffre d’aucune concession ni d’aucun compromis. C’est la différence qu’il y a à faire entre la part quantitative et la part qualitative d’un état ou d’une action.

Si croître veut quelque part dire aussi naître, ça veut dire alors que c’est un mouvement naturel impeccablement imbriqué mais qui n’a pu être pris en considération dans un monde qui le supplantait de plus en plus par la "culture".

Il est évident que l’homme ait alors puisé dans le langage le plus obscure pour comprendre ce qui se passait alors, après ... lorsqu’on dépliait son être qui ne pouvait être autre qu’un tissu animal et dès lors la vie humaine exigeait autre chose que simplement se nourrir, avoir de l’eau, de l’air et du soleil.