L’ONU FACE À ISRAEL

mercredi 15 mars 2006.
 
Nombre de résolutions ont été prises par l’ONU depuis la cération de l’Etat d’Israël en 1947 - résolutions qu’elle a été incapable de faire respecter. On constate donc que l’ONU devient un jouet et un complice pour Israël.

Veuillez considérer tout d’abord ceci :

La résolution 181 du 29 novembre 1947 par laquelle l’ONU vote le partage de la Palestine en trois parties :

-  un Etat juif de 14 000 km2 avec 558 000 juifs et 405 000 arabes ;

-  un Etat arabe de 11 500 km2 avec 804 000 arabes et 10 000 juifs ;

... avec entre eux une union conomique, montaire et douanire, plus une zone sous régime international particulier comprenant les Lieux saints, Jrusalem et Bethlem avec 106 000 arabes et 100 000 juifs ;

L’ONU prévoyait aussi dans sa résolution :

-  que l’union économique, vue comme une << nécessité absolue >>, soit ralisée entre les états ;

-  que les droits des minorités et les principes démocratiques soient respectés ;

-  que les futurs textes constitutionnels des deux états suivent les normes de l’ONU ;

Après la guerre de 1948 :

La résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies le 11 décembre 1948

Elle stipule, à la suite du départ forcé de centaines de milliers de Palestiniens : << qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plutôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorits responsables. >>

Après la guerre israëlo-arabe de 1967 :

La résolution 242 - 22 novembre 1967 - du Conseil de sécurité des Nations Unies :

Cette résolution décrète << l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre >> et << exige l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient >>, qui passe par << le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant le récent conflit >> et le << respect de la souveraineté de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque Etat de la région, et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces et d’actes de force. >>

Cette résolution sera reprise dans toutes les négociations ultrieures de l’ONU. La base de la paix au Proche-Orient est l’évacuation par Israël des territoires occupés.

Après la guerre isralo-arabe de 1973 :

La résolution 338 - 22 octobre 1973 - du Conseil de scurité des Nations Unies :

La résolution réaffirme la validité de la résolution 242 et appelle au cessez-le-feu et à des négociations en vue << d’instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient >>.

La résolution 3236 - 22 novembre 1974 - de l’Assemblée générale des Nations Unies :

La résolution réaffirme le << droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens, d’où ils ont été déplacés et déracinés, et demande leur retour >> et << le droit l’autodétermination du peuple palestinien >>.

Fait particulièrement notable, la résolution 3379 de 1975 de l’ Assemblée générale des Nations Unies condamne le sionisme comme << une forme de racisme et de discrimation sociale >>.

Mais, fait non moins notable, les Israliens et leurs "protecteurs américains" parviennent en 1991, à l’occasion de l’effondrement du bloc sovitique qui modifie la répartition des votes aux nations Unies, à faire annuler la condamnation précédente à la Conférence de Madrid.

De plus, poussant alors le cynisme à un rare niveau, les dirigeants israéliens et leurs complices occidentaux demandent dans la foulée à l’Assemblée générale des Nations Unies de condamner l’antisionisme. Cette demande inouïe est rejetée.

La résolution 478 du 20 août 1980 :

Cette résolution est la réponse de l’ONU au décret isralien du 30 juillet 1980 instituant Jérusalem comme << capitale de l’Etat d’Israël >>. Elle dénonce << une violation du droit international >> et déclare cet acte de force de << la puissance occupante >> comme << nul et non avenu >>.

A noter aussi que :

-  l’Assemblée générale des Nations unies réitère chaque année depuis 1948 << le droit au retour >> pour les réfugiés palestiniens ou, pour ceux qui renonceraient à ce droit, des compensations financières,

-  le Conseil de Scurité a fait depuis 1948 de multiples déclarations appelant Israël à ne pas étendre ses colonies et notamment à abandonner son projet de Grand Jérusalem.

La dernière, celle du 13 juillet 1998, prie Israël de : << ne prendre aucune autre mesure qui compromettrait l’issue des négociations sur le statut définitif de la ville >> et de << se conformer scrupuleusement à ses obligations découlant de la 4me convention de Genève >>.

Mais la démission de l’ONU, face à Israël, a été constante :

-  en octobre 1990, l’ONU nomme une commission d’enquête à la suite de la tuerie dite "des mosquées" par l’armée israélienne, tuerie qui fait 18 morts et 150 blesss. Israël refuse de recevoir cette commission. L’ONU ne réagit pas...

-  en 1992 : l’ONU condamne Israël pour l’expulsion vers le Sud-Liban de 415 Palestiniens à la suite de l’assassinat d’un garde-frontèire par le Hamas... Israël ne tient pas compte de cette condamnation. L’ONU ne réagit pas...

-  en 1996 : à l’occasion de l’opération << Raisins de la colère >> menée au Sud-Liban, l’arme israélienne bombarde le camp de l’ONU recevant des réfugiés libanais : 98 civils sont tués. L’ONU ne réagit pas...

-  le 13 juillet 1998, le Conseil de sécurité des Nations Unies demande à Israël de renoncer au Grand Jérusalem. L’ONU ne réagit pas...

Comme chacun sait, la colonisation de Jrusalem-Est s’est toujours poursuivie à un rythme soutenu, y compris pendant le déroulement des pourparlers entre les Israliens et l’OLP sous l’égide des Etats-Unis.

-  le 20 juillet 1998, la Cour Pénale Internationale juge que << la colonisation de territoires par une puissance occupante doit être assimilée à un crime de guerre >>.

Israël vote contre, 21 s’abstiennent, 121 pays votent la motion.

Il s’ensuit que les pays signataires, comme ceux de l’Europe, se sont implicitement engagés (dés ratification par leur Parlement) procéder aux arrestations des responsables israéliens criminels de guerre pénétrant sur leur territoire. Jusqu’ici aucune arrestation n’a eu lieu...

-  en mai 2000 Israël bombarde les centrales électriques du Liban, privant ainsi d’électricité plusieurs centaines de milliers de Libanais avec les morts qui s’ensuivent (notamment par l’arrêt de certains appareils vitaux). L’ONU se contente d’appeler le Hezbollah et Isral à << plus de retenue >>, comme si Israël n’était pas directement responsable de ces bombardements dirigés sur des objectifs civils libanais.

C’est dire qu’Israël et ses dirigeants ont toujours, avec un constant cynisme, ridiculisé l’ONU en se moquant de ses résolutions et de ses voeux. En 1998, alors que les Etats Unis demandaient Israël d’arrêter la colonisation, Netanyahu déclarait : << Israël traverse une période qui nécessite une activité énergique pour renforcer la mainmise juive sur la terre >> tandis que son ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon, invitait les colons << à passer à l’assaut >> en leur proclamant : << tout ce que vous prendrez restera entre nos mains >>.

Si Israël s’est toujours moqué de l’ONU, il lui arrive aussi de se comporter de même avec ses amis américains. En 1992, le Secrétaire américain, James Baker, avait lié l’octroi de garanties bancaires pour un prêt de 10 milliards de dollars à Israël à l’arrêt de la colonisation juive en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En définitive, Israël devait recevoir la garantie pour son prêt quelque temps plus tard tout en poursuivant sa colonisation, sans aucune réaction amricaine...

La responsabilité particulière des Etats Unis, de la France, de la Grande Bretagne, de l’Allemagne, est particulirement lourde par l’importance de leurs appuis technologiques et financiers à Israël : toutes ont contribué à lui fournir des armements sophistiqués de terre, de mer, des airs (y compris de l’armement atomique). Les experts estiment aujourd’hui que Tsahal, l’armée isralienne, possède une centaine de charges nuclaires susceptibles d’être "délivrées" dans un rayon de trois mille kilomtres autour de Jérusalem mettant toutes les capitales du monde arabe à sa portée.

De leur propre aveu les Israéliens vendent des armes à des pays plus grands qu’eux sur les cinq continents, notamment à l’Afrique du Sud, au Chili, à l’Argentine...

On peut noter aussi que ces exportations d’armes reprsentent 30% du montant total des exportations israliennes, que l’aide officielle reçue des seuls Etats-Unis est de 4 milliards de dollars par an tandis que la puissante communauté juive américaine ajoute à cette somme un milliard de dollars...

Quant à l’URSS, tout en menant constamment une impitoyable politique antijuive, elle n’a cessé de fournir des armes à l’Etat juif pour sa lutte contre les Palestiniens.

Ainsi l’ONU, par sa faiblesse, a accepté d’Israël, un des ses membres à part entière depuis 1949 :
-  la violation permanente des frontières,
-  l’application ininterrompue d’une politique d’élimination, d’annexion et de colonisation, alors que le Tribunal international assimile la colonisation à un << crime de guerre >>,
-  la prétention d’Israël à résoudre seul - hors de toute intervention de l’ONU - les conflits qu’il a lui-même provoqués,
-  la violation permanente des droits de la personne tels qu’ils sont définis par la Déclaration universelle, notamment la torture et la prise d’otages,
-  le non-respect les Conventions de Genève dans les territoires occupés,
-  le refus de tout contrôle de l’Agence Internationale de l’Energie atomique et la production des armes chimiques et biologiques.

Comme l’écrit Miguel Benassayag (écrivain exilé argentin) : << L’Etat d’Isral justifie à l’avance chaque nouvelle exaction par un supposé droit à la survie, dont l’holocauste est l’argument majeur et imparable. Ainsi une barbarie pourrait en légitimer une autre ! La vérité, si simple et pourtant rarement énoncée, réside dans le fait que la brutalité de l’Etat d’Isral ne l’érige pas héritier du ghetto de Varsovie mais plutôt de ses bourreaux >>.

Alors que le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine peut aussi déclarer, après bien d’autres dirigeants, que : << Les Israliens trouveront toujours des raisons pour justifier une attitude dilatoire >>, comment ne pas voir que seules les sanctions diplomatiques, économiques ou militaires émanant de l’ONU sont susceptibles de faire céder Israël et le ramener dans le droit international ?



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